Biodiversité : Les insectes : hyménoptères (abeilles et guêpes...)

 Si les oiseaux sont nombreux à nous enchanter, c'est qu'ils trouvent au jardin, le gîte et le couvert. 

Tous, même les espèces granivores, ont besoin des insectes pour nourrir leur nichée. Ils sont une source de protéines non négligeable. 

On classe les insectes par ordre et nous commencerons par l'un des trois plus grand d'entre eux les hymenoptères :


Hymenoptera

  Les Hymenoptères sont pourvus de deux paires d'ailes membraneuses reliées l'une à l'autre ce qui les différencient des Diptères (mouches) qui n'ont qu'une paire d'ailes. 

 Je vous présente dans ces pages ceux qui ont été observés au jardin, de plus en plus nombreux en espèces et en nombre, au fil des décennies. 

L’ordre est divisé en 2 sous-ordres, les Apocrites et les Symphytes .

  - Les Apocrites ont la taille de guêpe c'est à dire, la base de l'abdomen rétrécie. Ils regroupent aussi les principaux insectes sociaux(sauf les termites)
  - Les Symphyses, eux, n'ont pas d'étranglement entre le thorax et l'abdomen et sont phytophages. 

Ces sous-ordres sont divisés en infra-ordres puis en super-familles et en familles.

Pour ne pas encombrer ces pages je passerais des sous-ordres directement aux familles.


A ) les Apocrites 



 I) Famille des Apidae

1) - le genre Apis

 Apis mellifera et ... 

La plus connue de nos abeilles. C'est elle qui est élevée en rucher pour nous fournir son miel.


Mais si les abeilles domestiques nous fournissent en miel, les abeilles sauvages sont de meilleures pollinisatrices ...   

Les floraisons d'hiver sont importantes pour nourrir les abeilles... Bruyères, crocus, rose de noël, arbustes parfumés attiseront leur gourmandise. 


N'oubliez pas l'eau dans votre jardin... 



Les fleurs d'automne leur fournissent les protéines nécessaires pour passer l'hiver dans la ruche.



  Le deuxième genre connu est celui des bourdons. Pour ceux qui ne le savent pas encore, les bourdons ne sont pas des abeilles mâles mais un genre en soit. Les Bombus ont leur "coucou" les Psithyrus avec lesquels il est facile de les confondre. 

2) le genre Bombus

Bombus hypnorum



Bombus lucorum



Bombus pascuorum



Bombus lapidarius



Bombus hortorum



Bombus sylvarum



Bombus terrestris




Bombus terrestris lusitanicus 
Il a des soies rousses aux pattes postérieures.


Bombus (psithyrus) vestalis

Un bombus coucou : il ne récolte pas de pollen pas et pond dans le nid des autres.


Bombus pratorum


  Avec leur épaisse doudoune, ils sont plus rustiques que les abeilles et peuvent butiner et donc polliniser tôt le matin ou tard le soir alors que les températures sont fraiches ainsi que sous des climats plus humides.



Dans la famille des Apidae, nous avions encore les Euceres, les Xylocopes et les Nomada au jardin.

3) le genre Eucera

Eucera sp.


Eucera longicornis


3) le genre Xylocopa
  Appelé "abeille charpentière" car elle creuse les loges de pontes dans le bois. Les xylocopes ont une prédilection pour les labiées... Ils fréquentaient beaucoup les linaires. 

Xylocopa sp.


Xylocopa violacea


4) Le genre Nomada

Nomada sp.

Abeille cleptoparasite ou abeille coucou, pond dans les nids des autres.



II - Famille des Andrenidae

  Les andrènes se reconnaissent à leur tête de requin marteau vue de dessus. Mais scientifiquement pour départager les genres chez les abeilles, ce sont les dessins des nervures des ailes qui priment. 



  J'avais classé cette abeille comme étant Andrena pilipes mais cette dernière n'a pas de soies blanches sur le thorax. 
  Alors pourquoi pas  Andrena agilissima mais elle a des soies blanches sur la face... 
Impossible de trancher sur photo, elle va donc rejoindre le non identifiés :

Andrena sp.




Andrena agilissima





Andrena hattorfiana






III - Famille des Colletidae 

Les Colletidae sont représentés en France par deux genres :

1 - les Colletes 
2 - les Hylaeus

Toutes les espèces de Collidae sont terricoles et solitaires mais peuvent néanmoins former des bourgades. Elles montrent, par espèces, une prédilection dans la récolte du pollen comme Colletes hederae, l'abeille du lierre. Néanmoins si elles sortent au moment de la floraison du lierre elle butinent aussi les fleurs à disposition à ce moment là. 


1) Le genre Colletes

Colletes hederae 

l'abeille du lierre


    L'abeille du lierre a un goût plus éclectique que ne l'indique son  nom. Ici sur Sedum.




  Celle avec laquelle nous pourrions la confondre à la même saison c'est Colletes succinctus, l'abeille de la bruyère qui a, elle aussi, au goût plus éclectique que ne l'indique son nom. Néanmoins son aire de répartition concerne les landes de bruyères. Même si mon terrain est planté de parterres entiers de bruyères ce n'est pas une lande. J'en déduis donc que cette dernière photo, qui n'a pas été formellement identifiée peut donc malgré tout  être Colletes hederae.





2) Hylaeus sp.

Identification incertaine. 


VI - Famille des Halictidae

Les Halictidae dont 3 genres sont présents au jardin :
1 - les Halictus 
- les Lasioglossum
3 - les Sphecodes


1) Halictus

Les Halictes nichent dans le sol... Elles déposent des boulettes de pollen pour constituer les réserves de nourritures pour leur larves. 
Leur longue langue leur permet de butiner des fleurs à corolle profonde.  

Halictus sexcinctus 




Halictus scabiosa





Seladonia ou Halictus (Seladonia)

Très petite abeille (4 à 5mm)



2) Lasioglossum

   De très petite à petite taille : 4mm à 10mm 

 

Halictini indéterminé 


3) Sphecodes




V - Famille des Megachilidae


4 genres identifiés au jardin 
1 - Anthidium
2 - Pseudoanthidium
3 - Megachile
4 - Osmia

1) Anthidium




2) Pseudoanthidium

      
    Petites abeilles (7mm)


3 ) Megachile





Megachile sp.




4) Osmia

  Petite abeille solitaire dont quatre espèces seront identifiées au jardin. 
  Certaines utilisent des galeries existantes, des tiges creuses, des coquilles d'escargots, d'autres creusent le sol ou le bois. Après y avoir déposer leurs oeufs, elles scellent le nid avec de l'argile maçonnée, des cailloux, des débris de feuilles. 
  Elles sont les premières à sortir dès février, en grand nombre. 

Osmia bicornis : 
un mâle avec son petit toupet blanc sur la face.




 Les Osmias pondent dans les tiges creuses que je mets à leur disposition : ici des Cephalarias. Mais ça pouvait être des tailles de framboisiers. 




Osmia aurulenta
Identifié par "Faune d'Alsace.



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  Dans la famille des Apoïdea, nous venons de voir le groupe des Anthophila les vraies abeilles, abordons maintenant les Spheciformis, les guêpes apiformes.

  Pour nourrir leurs larves, ils paralysent des proies qu'ils transportent dans leur nid. La femelle déposera sur chaque proie un oeuf. Les larves une fois écloses dévorent la victime encore vivante. Chaque espèce de sphégien a une prédilection dans le choix de ses proies.



I - Famille des Crabronidae

3 genres ont été observés au jardin

1) Les Cerceris

Cerceris arenaria

Cerceris arenaria chasse les charançons.





Comparez à l'Apis mellifera au-dessus.



Cerceris quadricincta 



Cerceris rybiensis





 2) les Philanthus     
 Comme chez tous sphégiens, les larves de Philanthus sont carnassières... les femelles chassent de préférence les Apis mellifera pour nourrir leur larves.
  Un seul  a été identifié au jardin  : 

Philanthus triangulum 
Philanthe apivore
                           
            

  Philanthe apivore en chasse...




3) les Ectemnius
L'identification n'est pas certaine... 





II - Famille des Sphecidae 

13 genres en France dont 2 au jardin. 

1) Les Ammophila 

Chasseuse infatigable de chenilles glabres comme les noctuelles ou tenthrèdes (les vraies pestes des jardin) pour nourrir ses larves. Les adultes butinent thym, scabieuses, centaurées, chardons...

Ammophila sabulosa 


2) Les Isodontia

Isodontia mexicana

Une chasseuse d'araignées. 





3) Les Scleliphron

Je n'ai pas observé de Scleliphron identifié au jardin. Mais j'ai trouvé, dans mes photos prises dans un village, ce nid caractéristique d'un Sceliphron... La femelle construit des cellules d'argile au fur et à mesure de sa ponte. Dans chaque cellule elle stocke des araignées paralysées pour nourrir les futures larves et scelle la cellule. Ce nid  est vide, les imagos en sont sortis.


  
  Nous allons passer à une autre super-famille mais nous restons dans le sous-ordre des Apocrita et infra ordre des aculéates porteurs de dard.

- famille des Chrysididae

Ce sont des hymenoptères parasitoïdes et cleptoparasites. Parasites des nids d'autres hyménoptères pour pondre dans ou sur le corps des larves de ces derniers. La larve des Chrysidae se nourrira de la larve parasitée. 


Trichrysis cianea

  Ce Trichrysis cianea est à la recherche d'un nid à parasiter. Il tente d'y pénétrer entre deux voyage de son hôte, pour y déposer sa propre ponte.



Chrysis ignita




Chrysis sp.


la super-famille des Vespoidea 

Représentée par les vraies guêpes et les fourmis soit  8 familles dont 3 identifiées au jardin comme suit.
  • Formicidae
  • Pompilidae
  • Vespidae
- famille des Formicidae

      Il est tellement courant de trouver des fourmis à nos pieds que je n'ai pas pensé à leur tirer le portrait ni à les identifier.





    - famille des Pompilidae

    Chasseurs exclusifs d' araignées pour nourrir leurs larves. 





    - famille des Vespidae

    1 - Sous-famille des Eumeninae : 2 identifiés au jardin

    Ancistrocerus sp.


    Les femelles chassent les chenilles qu’elles paralysent avec leur venin. Ses larves s’en nourriront.   



    Après avoir pondu son oeuf sur sa proie, la femelle scelle son nid avec de la boue. 


     

    Eumenes

    Ce sont des guêpes potières.




    2 - Sous-famille des Polistinae 


    Polistes gallicus






    Avec sa proie


    Les "soldats" montent la garde. 

     


    3 - Sous famille des Vespinae

    3 genres dont  2 au jardin

    Vespa 
     Frelons 



    Vespula
    guêpes 



    Vespula vulgaris


    Nid de Vespula vulgaris


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      Parmi les Apocrites, on compte les Aculéates porteurs d'aiguillons que nous avons survolé et les Térébrants qui possèdent un ovipositeur perforant leur permettant de pondre dans leur proies. 


    Infra-ordre des Terebrantes

    Ils parasitent d'autres athropodes, ou sont responsables de galles sur les végétaux. 


    - la famille des Gasteruptionidae

      La photo vous donne un aperçu de leur taille  autour des 5mm ... Cherchez bien !
    On les trouve souvent butinant ou chassant au-dessus des ombelles des Apiacées très fréquentées par d'autres insectes. Une véritable aire d'atterrissage ! 



    Mâle et femelle côte à côte dont l'araignée ferait bien son repas.


      Parasite les nids d'abeilles solitaires. Suivant les espèces, leur larves consommeront les œufs ou les larves hôtes ainsi que les réserves de pollen accumulées par l'abeille .


    - la famille des Ichneumonidae 

      On les distingue parmi les  hymenoptères, à leurs antennes à  16 articles. Ils parasitent les nids de chenilles de papillons, les larves de tenthrèdes et de coléoptères c'est donc comme bien d'autres un bon auxiliaires des cultures.
               

    Une belle femelle avec son oviposteur.




    - la famille des Cynipidae

      Ce sont des hymenoptères minuscules (<5mm) qui pondent leurs oeufs dans les tissus végétaux. La galle dans laquelle va se développer la larve est une réaction de la plante.

    Ici le Cynips du rosier dans sa galle dite bédégar




      Nous avions vu jusqu'ici le sous ordre des Apocrita les hyménoptères à taille de guêpe. 
    Abordons désormais l'autre sous-ordre de l'Ordre des hyménoptères

    B - le sous-ordre des Symphyta

    ou mouches à scie

    Des mouches qui n'en sont pas.  Elles ont bien  2 paires d'ailes et non 1 comme les diptères. Elles se diffèrent néanmoins des Apocrites à la taille de guêpe par un thorax attaché à l'abdomen sans rétrécissement. Ce sont des hyménoptères, mais aux leurs larves sont phytophages. Les femelles possèdent un ovipositeur en forme de scie pour insérer leurs oeufs dans les tissus végétaux.

    Une seule super-famille a été repérée au jardin les Tenthredinoidea


    - famille des Argidae

    Arge cyanocrocea



    Arge ochropus
    Tenthrède défeuillante du rosier





    - famille des Cimbicidae

    Abia fasciata



    - famille des Tenthredinidae

    Macrophya montana 




    Zonuledo zonula




    Neodiprion sertifer





      Pour différencier les larves de tenthrèdes des chenilles de papillons, il faut compter les pattes.   Les chenilles possèdent 3 paires de vraies pattes à l'avant et au maximum 5 paires de fausses pattes, tandis que les tenthrèdes, en plus des 3 paires de vraies pattes, présentent entre 6 et 9 paires de fausses pattes, plus une paire de pattes anales.



      Pour conclure, sans avoir pu observer et encore moins identifier tous les hyménoptères  du jardin, j'en ai posté ici 67 espèces.                 
       
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